Nicolas, couvreur zingueur sur les toits de Bressuire

Nicolas Lacoste a rejoint notre coopérative en septembre 2021. Son projet d’entreprise est le fruit d’une reconversion engagée après 10 ans d’activité salariée. Cet ancien étudiant en musicologie joue désormais une tout autre partition. Plus proche de ses envies et porteuse de sens, il développe son activité de couvreur zingueur à Bressuire, dans les Deux-Sèvres.

Bonjour Nicolas, peux-tu nous parler de ton parcours ? Comment es-tu devenu couvreur  ?

Je suis originaire de Charente Maritime où j’ai obtenu un Baccalauréat économique et social avant de m’installer à Poitiers pour poursuivre mes études au département de Musicologie de l’Université de Poitiers. J’y ai obtenu un DEUG en Musicologie.

Pour diverses raisons, j’ai mis un terme à mes études et j’ai commencé à travailler, au début en intérim. Suite à une mission dans le magasin Castorama de Poitiers, l’enseigne de bricolage m’a proposé un poste et m’a formée à la vente (en 2007). J’y ai travaillé durant 3 ans au rayon décoration et luminaire.

Puis ma compagne a trouvé un emploi en Vendée où nous avons déménagé. Dans la continuité de ma première expérience, j’ai cherché un poste dans la grande distribution de bricolage. Leroy Merlin m’a embauché en tant que vendeur en 2010 (même travail, même rayon : décoration luminaire) jusqu’en 2017.

J’ai fait ce boulot pendant 10 ans au total, et je me suis rendu compte que ce n’était pas ça que je voulais faire. J’aspirais à un métier qui me semblait plus essentiel. J’ai donc tout lâché, pour me consacrer à ma famille et finir la rénovation de notre première maison.

Je suis marié et papa de 2 garçons de 10 et 7 ans, que nous souhaitions scolariser dans une école alternative, car c’était important pour nous. Comme ni mon épouse ni moi n’étions contraints par le travail à ce moment-là, nous avons priorisé le choix de l’école.

Cela nous a conduit à déménager vers Bressuire. C’est là où j’ai rencontré Olivier Morin, maçon traditionnel, charpentier et membre de l’AlterBative. Après avoir travaillé avec lui quelque temps, et qu’il m’ait parlé de la CAE, j’ai décidé de suivre une formation de couvreur zingueur.

J’ai suivi une formation pour adulte avec le GRETA de Saint Maixent l’Ecole (79), et j’ai obtenu mon CAP en Juillet 2021.

Je suis membre de l’Alterbative depuis septembre 2021, et nous essayons de travailler ensemble avec Olivier, lui charpentier et maçon et moi couvreur, nous sommes ainsi complémentaires. De plus, c’est un avantage au niveau de la sécurité sur les chantiers. Nous pouvons nous assister et nous faciliter la vie au travail.

Ton activité est très récente, comment se passe le démarrage ?

Bien. En effet, mon activité débute réellement depuis peu. Jusque là j’ai réalisé de petits chantiers en sous traitance pour des membres de la CAE, et Olivier et moi allons commencer un gros chantier de réfection de toiture.

Je travaille essentiellement sur des chantiers de rénovation, je n’ai pas encore eu l’occasion de faire du neuf. Je travaille dans un périmètre d’une trentaine de kilomètres autour de Bressuire, ce qui me permet d’avoir une qualité de vie personnelle. Je peux aller chercher mes enfants à l’école sans contrainte. 

Que t’apporte le statut d’entrepreneur-salarié que procure l’Alterbative ? Quels sont selon toi ses principaux avantages ?

Le statut d’entrepreneur-salarié m’apporte du soutien dans tout ce qui est administratif (comptabilité, assurance, etc…) C’est vraiment très appréciable, et ça nous dégage beaucoup de temps pour nous consacrer à notre métier.

Que dirais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer à son compte ?

Que dire à quelqu’un qui souhaite se lancer à son compte ? Qu’il faut se lancer… J’ai la chance de pouvoir travailler avec quelqu’un qui est déjà entrepreneur-salarié depuis quelques années, si ce n’était pas le cas je ne sais pas si j’aurais sauté le pas. La coopérative est un cadre privilégié pour ça. Les échanges sont omniprésents ce qui me rassure au quotidien.